9 novembre 2016

Avec ou sans commentaires

Je sais, ou plutôt je ne sais pas pourquoi. Bref, il y a un problème avec les commentaires sur ce blog, j’en ai fait l’expérience. Ne nous affolons donc pas.
La première question passée à travers les mailles du filet concerne les foils. « Les foils font quelle dimension ? Sont-ils démontables, rétractables ? Les bateaux avec foils sont-ils toujours pourvus de deux dérives ? »
Ah, les foils ! LE, THE sujet de cette édition. On en parlait au moment du départ, sans trop savoir. On en parle en course... et on en tirera un bilan après l’arrivée. En en sachant un peu plus quand même, après plus de 25 000 milles... par bateau.
Pour la dimension, déjà, il y a des variantes. Pour la forme aussi, ainsi que pour les matériaux. Globalement, de chaque côté du coude, il y a le shaft (la forme droite qui sort de la coque) et le tip (la partie « active », dans l’eau). Un foil émerge de la coque d’un à deux mètres... selon le vent et la mer.
Au ponton, le foil bâbord (au repos) de No Way Back, le récent monocoque de Pieter Heerema.
Lame de carbone, l'arme de carbone ?
(Photo CTG)
Actuellement, les architectes phosphorent à plein, et les générations se succèdent, la forme du foil étant aussi délicate à définir qu’une aile d’avion. Et il ne faut pas oublier que dans ce domaine, on défriche, on expérimente. Tout est nouveau. Et malgré l’excellence des simulations sur ordinateur, rien ne vaut le test en grandeur réelle.
Car ce système particulièrement sophistiqué, que seuls six skippers défrichent (le Néerlandais Pieter Heerema a clairement fait savoir avant le départ qu’il ne jouerait pas dans la cour des grands) n’est simple et évident que sur le papier. En mer... et en course, c’est une autre paire de... foils !
Démontables ? Rétractables ? Si on simplifie, le foil n’est qu’une dérive sophistiquée. Très sophistiquée. Donc, à l’instar de la dérive droite (comme sur le voilier de Vincent Riou, qui a choisi de rester dans une configuration classique, avec un bateau éprouvé qu’il connaît sur le bout des doigts...), le foil coulisse dans un « puits », à travers la coque. Et comme pour la dérive, en fonction des conditions de mer et de vent, le skipper choisit de sortir son foil plus ou moins, pour une portance optimale.
Les sept bateaux munis de foils (six monocoques neufs, plus Maître CoQ qui a été reconfiguré) sont plus rapides dès que l’allure leur est favorable, on l’a vu lors des vingt-quatre premières heures. Certes, le risque de taper dans un OFNI (objet flottant non identifié) est sensiblement le même qu’avec une dérive, mais le problème, c’est que ça « ratisse » quand même un peu plus, comme disent les marins dans leur jargon. Et comme la vitesse est plus élevée, la casse est plus importante.
Quant à la dernière question posée, elle appelle une réponse simple. La jauge de l’IMOCA est claire à ce sujet : seuls cinq appendices sont autorisés sous la coque. Soit une quille, deux safrans, et donc deux dérives ou deux foils.


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